Les constats
Le Parc national Alejandro de Humboldt, qui s’étend sur 69 341 hectares à l’est de Cuba, est l’un des sites tropicaux insulaires les plus riches biologiquement de la planète et pourtant l’un des moins étudiés des Caraïbes.
Environ 1/3 des mammifères et des insectes, 1/5 des oiseaux et une grande majorité de reptiles et d’amphibiens sont des espèces propres à l’île de Cuba, voire des espèces localement endémiques.
Inscrit au Patrimoine mondial depuis 2001 et listé comme Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO), le site est menacé par la présence d’importants gisements miniers sur son territoire.
Muséum national d’Histoire naturelle
Inventorier la biodiversité de la faune de Cuba grâce à la biophonie
S’inscrivant dans la continuité d’un projet d’étude de la biodiversité des invertébrés terrestres à Cuba, des chercheurs du MNHN, de l’IRD et du CNRS*, associés aux chercheurs de l’Université de La Havane, développent des approches en éco-acoustique dans le Parc national Alejandro de Humboldt.
L’analyse des sons émis par les espèces animales (la biophonie) se révèle être un puissant outil non-invasif pour comparer les milieux entre eux, suivre les modifications des écosystèmes dans le temps et dans l’espace, repérer les espèces en danger d’extinction et contrôler la présence des espèces invasives.
Cette approche implique de documenter les signaux émis par chaque espèce ciblée (oiseaux, amphibiens, chauve-souris, orthoptères ensifères), de manière à constituer une sonothèque de référence et permettre une analyse spécifique des enregistrements globaux. Elle est complétée par des inventaires taxonomiques permettant de détecter des espèces « muettes ».
* Laure Desutter-Grandcolas (MNHN, spécialiste insectes orthoptères ensifères), Elise-Anne Leguin (MNHN, directions des collections), Amandine Gasc (IRD, éco-acousticienne), Sylvain Hugel (CNRS, spécialiste insectes orthoptères ensifères), Fernand Deroussen (audio-naturaliste).
Notre soutien
La Fondation Iris a apporté son soutien financier à ce projet d’étude éco-acoustique, qui repose sur deux missions de terrain sur trois ans entre 2022 et 2024.