L’Hélibulle prend son envol au Laos

Il ressemble à une montgolfière mais ses deux bras motorisés lui confèrent la maniabilité d’un dirigeable. Nouveau venu dans le paysage des aérostats, l’Hélibulle a été conçu par Dany Cleyet-Marrel et son association l’Envolée pour permettre à une personne, un scientifique ou un photographe, de se déplacer en douceur au-dessus de la canopée et d’y faire observations et prélèvements. Son système de propulsion électrique permet de voler sans un bruit ni un souffle, ni aucune émission de polluant. Il a la particularité de pouvoir se transformer en « Bulle des cimes » : sans les moteurs, le ballon coulisse le long d’une corde de 1 à 2 Km préalablement installée et qui court sur la canopée.

Vols d’essai en conditions tropicales

En novembre dernier, une mission de douze jours au Laos, financée par la Fondation Iris, a permis de tester l’aérostat en conditions réelles : la capacité à expédier l’engin démonté et à le remonter sur place ; les procédures de gonflage et d’amarrage en extérieur ainsi que la préparation de vol avec une équipe française réduite (Nicolas Sornin et Dany Cleyet-Marrel) ; l’influence de la très forte humidité et de la chaleur sur les moteurs, l’électronique embarqué et le système de propulsion ; l’efficacité des batteries achetées sur place ; le réglage des paramètres de l’électronique de pilotage ; ou encore le prélèvement et la dépose d’objets dans une zone difficile d’accès, en l’occurrence un relief de type karstique.

Cette mission technique a permis de montrer que l’Hélibulle était un engin rustique et simple, pouvant être mis en œuvre avec des moyens réduits. Capable de voler pendant 1h30 à 2h avec un jeu de batterie, ce nouvel aérostat, très prometteur, devrait trouver de nombreuses applications notamment dans l’étude de la biodiversité. Sa création s’inscrit dans l’esprit des missions du Radeau des Cimes qui consiste à innover et diversifier les techniques d’investigations de la canopée par les airs.

Photos : Dany Cleyet-Marrel